Publi¨¦ le 8 avril 2024 Mis ¨¤ jour le 14 avril 2024
Photographie de la cam¨¦ra, avec l¡¯un des filtres de couleur positionn¨¦. ? Olivier Bonin/SLAC National Accelerator Laboratory.
Photographie de la cam¨¦ra, avec l¡¯un des filtres de couleur positionn¨¦. ? Olivier Bonin/SLAC National Accelerator Laboratory.

Il s'agit de la plus grande cam¨¦ra astronomique jamais construite. Sa conception aura n¨¦cessit¨¦ pr¨¨s de deux d¨¦cennies et mobilis¨¦ plusieurs centaines de scientifiques du monde entier, dont plusieurs ¨¦quipes du CNRS et notamment des chercheurs du Laboratoire de Physique de Clermont Auvergne (CNRS / Universit¨¦ Clermont Auvergne).

Tout juste assembl¨¦e, la cam¨¦ra LSST1 est d¨¦sormais pr¨ºte ¨¤ ¨ºtre achemin¨¦e depuis le SLAC National Accelerator Laboratory aux ?tats-Unis vers l¡¯Observatoire Vera C. Rubin2 au Chili o¨´ elle sera install¨¦e en mai 2024. Dot¨¦e de 3,2 milliards de pixels, c¡¯est la plus grande cam¨¦ra astronomique jamais construite3 . Sa conception aura n¨¦cessit¨¦ pr¨¨s de deux d¨¦cennies et mobilis¨¦ plusieurs centaines de scientifiques du monde entier, dont plusieurs ¨¦quipes du CNRS4 . Pendant les dix prochaines ann¨¦es, la cam¨¦ra observera le ciel austral quotidiennement, ¨¤ raison de 800 clich¨¦s par nuit, couvrant chacun une surface ¨¦quivalente ¨¤ 40 fois celle de la Lune. Ses deux objectifs : ¨¦tudier et cartographier en 3D l¡¯Univers observable dit ? statique ?, mais aussi surveiller les ph¨¦nom¨¨nes c¨¦lestes dits ? transitoires ?.
 

PT招财进宝 historique du CNRS, SLAC a fait appel aux scientifiques de l¡¯organisme afin de participer ¨¤ l¡¯¨¦laboration du plan focal de la cam¨¦ra ainsi qu¡¯¨¤ la conception et construction de son changeur de filtres robotis¨¦. Ce dernier permettra de changer automatiquement 5 ¨¤ 15 fois par nuit les cinq filtres de couleurs dont est dot¨¦e la cam¨¦ra, pesant entre 24 et 38kg chacun. En mesurant la quantit¨¦ de lumi¨¨re que les objets c¨¦lestes ¨¦mettent et en confrontant les images prises ¨¤ travers les diff¨¦rents filtres, il sera possible de d¨¦terminer avec pr¨¦cision leur position et distance par rapport ¨¤ la Terre. En parall¨¨le, d¡¯autres scientifiques du CNRS contribuent au d¨¦veloppement de l¡¯infrastructure informatique5 qui permettra de traiter quantitativement et qualitativement la somme colossale d¡¯images des quelque 17 milliards d¡¯¨¦toiles et 20 milliards de galaxies observables qui seront collect¨¦es. Un v¨¦ritable travail de fourmi visant ¨¤ constituer le catalogue de donn¨¦es sur l¡¯Univers le plus complet possible.
 

Pourquoi collecter autant de donn¨¦es ? Elles visent avant tout ¨¤ mieux comprendre l¡¯¨¦nergie sombre, identifi¨¦e comme le moteur de l'expansion acc¨¦l¨¦r¨¦e de l'Univers et ¨¤ mener des recherches approfondies sur la mati¨¨re noire, deux substances myst¨¦rieuses qui constituent plus de 95 % du cosmos. Les donn¨¦es relatives au ciel transitoire seront quant ¨¤ elles rendues publiques quasiment en temps r¨¦el et permettront notamment ¨¤ la communaut¨¦ scientifique de d¨¦tecter d¡¯¨¦ventuels ast¨¦ro?des qui pourraient s¡¯av¨¦rer dangereux pour notre plan¨¨te.
La cam¨¦ra LSST sera livr¨¦e ¨¤ l¡¯Observatoire Vera C. Rubin aux abords de la Cordille?re des Andes au Chili en mai 2024 afin d¡¯¨ºtre install¨¦e sur son t¨¦lescope6. Les premi¨¨res images sont attendues au printemps 2025.

? Chris Smith/SLAC National Accelerator Laboratory.
? Chris Smith/SLAC National Accelerator Laboratory. - Vue d'artiste de la cam¨¦ra LSST montrant ses principaux composants, notamment les filtres de couleur mont¨¦s sur le changeur construit par les ¨¦quipes du CNRS.

Notes

1. Legacy Survey of Space and Time.

2. Du nom de l¡¯astronome am¨¦ricaine Vera C. Rubin qui fut la premi¨¨re ¨¤ ¨¦tablir la pr¨¦sence de mati¨¨re noire dans les galaxies.

3. Ce projet est port¨¦ par le Laboratoire national de l¡¯acc¨¦l¨¦rateur SLAC (National Accelerator Laboratory) d¨¦pendant du d¨¦partement de l¡¯?nergie des ?tats-Unis (DoE) et administr¨¦ par l¡¯universit¨¦ de Stanford, en Californie. Cette cam¨¦ra figure dans le Guinness World Records.

4. Issues du Centre de Calcul de l¡¯IN2P3 (CNRS), Centre de Physique des Particules de Marseille (CNRS / Aix-Marseille Universit¨¦), Laboratoire Astroparticule et Cosmologie (CNRS / CEA / Universit¨¦ Paris Cit¨¦ / Observatoire de Paris), Laboratoire d¡¯Annecy de Physique des Particules (CNRS / Universit¨¦ Savoie Mont-Blanc), Laboratoire de Physique de Clermont Auvergne (CNRS / Universit¨¦ Clermont Auvergne), Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie (CNRS / Universit¨¦ Grenoble Alpes), Laboratoire de Physique Nucl¨¦aire et de Hautes ?nergies (CNRS / Sorbonne Universit¨¦ / Universit¨¦ Paris Cit¨¦), Institut de Physique des 2 Infinis de Lyon (CNRS / Universit¨¦ Claude Bernard Lyon 1), Laboratoire de Physique des 2 Infinis Ir¨¨ne Joliot-Curie (CNRS / Universit¨¦ Paris-Saclay / Universit¨¦ Paris-Cit¨¦) et Laboratoire Univers et Particules de Montpellier (CNRS / Universit¨¦ de Montpellier).

5. L¡¯ensemble des images prises par le t¨¦lescope seront stock¨¦es ¨¤ Lyon, sur les serveurs du Centre de Calcul de l¡¯IN2P3 (CNRS).

6. Le t¨¦lescope comprend trois miroirs dont un primaire d¡¯un diam¨¨tre de 8,4 m¨¨tres, d¡¯une conception unique au monde qui lui conf¨¨re un champ de vision exceptionnellement large, tout en conservant une forme compacte qui lui permet de se d¨¦placer sur la surface du ciel rapidement.

Contact chercheur :

Pierre Antilogus, Chercheur CNRS et coordinateur scientifique pour la France du plan focal de la cam¨¦ra de l¡¯Observatoire Rubin, pierre.antilogus@in2p3.fr

Johan Bregeon, Chercheur CNRS, bregeon@in2p3.fr